La seigneurie est une réalité institutionnelle, sociale et politique caractéristique de l'Ancien Régime. Ses origines remontent à la fin du Xe siècle et elle apparaît pratiquement comme la seule structure de production et d'encadrement des hommes jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Elle est abolie en 1789.
Les documents produits par la seigneurie illustrent le pouvoir foncier ; ce sont principalement des documents de gestion, destinés à affirmer les droits sur les terres et les hommes.
L'un des plus précieux est le terrier, apparu au XIVe siècle et généralisé jusqu'au XVIIIe siècle. La réfection des terriers a plus particulièrement repris sous le règne de Louis XVI pour prendre en compte avec plus d'exactitude les droits seigneuriaux. C'est un document de base pour les études économiques et sociales sur le monde rural. Il est composé des déclarations et reconnaissances des tenanciers d'une seigneurie, indiquant la taille de leurs parcelles et les redevances auxquelles ils sont astreints.
La seigneurie de Vierzy remonte au moins au XIIe siècle. Elle était administrée par la famille d'Estrées. Comme seigneurs remarquables de Vierzy, on peut citer Jean Ier d'Estrées et François Annibal.
Au cours des siècles, elle acquiert nombre d'héritages en censive directe. Les seigneurs de Vierzy possédaient beaucoup de maisons, masures et terres. En dehors de celles-ci, d'autres biens furent acquis, loués ou vendus par des propriétaires étrangers au villages au cours des XVIIe et XVIIIe siècles.
Les possesseurs seigneuriaux de la terre de Vierzy n'y résidaient pas et les biens étaient loués à des laboureurs par l'entremise des receveurs fiscaux. Il y avait cependant une demeure seigneuriale à Vierzy, un château qui fut construit ou reconstruit au XVIe siècle. Jacques, bâtard de Vendôme, et sa femme Jeanne de Rubempré achetèrent la terre de Vierzy le 11 mai 1524 et construire cette demeure. A la mort de son mari en 1525, Jeanne en fit la donation à son gendre et sa fille, Jean d'Estrées et Catherine de Vendôme.
Les seigneurs de Vierzy furent nombreux dont certains joueront un rôle plus ou moins important dans l'histoire :
- 1179 : Gauthier de Vierzy ;
- 1184 : Eblé ou Ebole ;
- 1203 : Jean de Vierzy, cousin de Gervais de Chouy ;
- 1215 : Adam ou Odon de Vierzy ;
- 1218 : les religieux de Saint-Crépin achètent à Jean de Vierzy un muid de terre situé dans le village. En avril de la même année, l'Evêque de Soissons, Aymond de Provins, confirme une vente faite par Jean de Vierzy à la Cathédrale de Soissons. Cette cession est consentie et reconnue par Pierre et Robert, neveux de Jean, par leur mère, Hermentrude, et Adam son fils, puis par Gervais de Chouy, chevalier.
- Philippe de Vierzy ;
- 1232 : Gérard de Vierzy, il part en croisade en 1248, il eut un fils, Albéric ;
- 1250 : Albéric de Vierzy ;
- 1270 : Raoul de Vierzy ;
- 1280 : Philippe de Vierzy ;
- 1281 : Oudart de Vierzy ;
- 1288 : Jacques de Vierzy ;
- 1313 : Raoul de Vierzy, fils de Jacques et petit-fils d'Adam ;
- 1350 : Renaut de Vierzy ;
- 1360 : Jean de Vierzy ;
- 1362 : Renaud de Vierzy ;
- 1448 : Rigault des Fontaines qui acquit la seigneurie par Charles VII moyennant la somme de 200 livres tournois ;
- 1456 : Pierre de Louvain ;
- 1465 : Claude de Louvain ;
- Jean-Pierre de Louvain ;
- 1505 : Nicolas de Louvain, grand maitre inquisiteur et général réformateur des Eaux et Forêts du Duché de Valois. Son neveu, Claude, fut évêque de Soissons ;
- 1523 : échange entre Nicolas Louvain et Thomas Pascal de la seigneurie de Vierzy ;
- 1524 : vente de la seigneurie à Jacques, Bâtard de Vendôme, et sa femme, Jeanne Rubempré ;
- 1525 : Jean Ier d'Estrées, il servit sous François Ier, Henri II, François II et Charles IX ;
- 1575 : Antoine d'Estrées, vicomte de Soissons ;
- 1650 : François-Annibal, frère de Gabrielle d'Estrées ;
- 1739 : adjudication de la terre Duché-pairie d'Estrées et Marquisat de Coeurvres, comprenant la seigneurie de Vierzy, au profit de Marie Félicité de Noailles.
Au moment de la Révolution, les biens de la seigneurie furent divisés et vendus.